Il vit à Montréal, au Canada,
depuis trois ans. Mais il n’a toujours
pas défait sa valise. Parce que ses rêves, son cœur, son âme gardent leurs racines en Haïti. RSF, c’est par ce nom que les auditeurs de « Studio 100.1 »,
de Radio Métropole, à Port-au-Prince, le
connaisse. Mais les accros du journal du matin de cette même station de radio,
le connait par Robert Stanley Figaro. Aux nostalgiques de cette belle voix de
la radiodiffusion haïtienne, vivez le RSF ou le Robert Stanley Figaro avant son
départ en Haïti. Nous sommes en 2009. Portrait.
C’est
un lève-toi. Son emploi du temps est très chargé. Sa journée débute à 5h du
matin. Derrière le volant de sa Suzuki Grand Vitara noire. Direction, RadioMétropole. Elle prend fin chez lui, à Thomassin, devant sa télé. Entre 21h et
22h. Dès 6h du matin, il est au micro pour les infos. Là, il s’appelle RobertStanley Figaro. A 17h, c’est RSF qui
s’en vient. Pour Studio 100.1. Son émission de musiques pour auditeurs et
auditrices branchés. Depuis 5 ans, la nouvelle voix-star de la radio des Widmaier,
c’est lui. Robert Stanley Figaro, 31 ans. Ou RSF. Plus jeune. C’est vous qui
entendez.
Physique ingrat
Même
si le monde féminin le trouve beau. Craquant… Robert Stanley Figaro n’est pas
du tout satisfait de son physique. Il voudrait ressembler à Tyrese Gibson. Le
grand black bien bâti, au crâne rasé, qui tient le second rôle masculin dans
Fast and Furious II. Il a tenté de changer d’apparence. Démarche vaine. Les
nombreuses heures passés en salle de gym à soulever les altères, n’ont rien pu
faire. Des traces de muscu, on n’en voit pas. En tout cas, c’est ce que tout le
monde peut constater. Mais, il assure que si vous allez en profondeur, vous
direz le contraire. Vérification ? Kerlande, la seule à avoir obtenu de
bonus auprès de lui, a la permission de le faire. Personne d’autre.
« Deux, ça suffit »
Kerlande
est l’heureuse épouse de RSF. Depuis 5 ans. Ils ont, ensemble, « conçu deux
adorables garçons ». Jean Sébastien, 4 ans. Et Richard Olivier, 1 an. « Ils
sont le portrait craché de leur mère ». Pas moyen d’avoir une fille qui lui
ressemble. « Je me suis fais faire une vasectomie après la naissance du petit
dernier ». Quoi ? Déjà ? Une plaisanterie. Mais c’est une façon de
dire que « deux, ça suffit ».
« L’homme d’une seule femme »
Kerlande
est comme lui, architecte. Licenciée à l’Université Quisqueya en 2003.
Admiratrice de l’ancien étudiant en architecture, qu’était Robert Stanley
Figaro. Mais pas du tout du nouvel adulé Robert Stanley Figaro qui, à côté de
Wendell Théodore et de Anne Daphné Lemoine, présente tous les matins, les
nouvelles sur la 100.1 Fm stéréo. Radio Métropole. Encore moins, quand il se
transforme en RSF. La superbe voix câline de 17 à 18h, qui bât la mesure, sur
la même fréquence, à bord de Studio 100.1.
« Ma
femme n’aime pas ce que je fais », regrette-t-il, en enchaînant : « elle
aurait voulu que je me mette davantage dans l’architecture et qu’on ouvre à
deux notre propre cabinet de consultation, car à son goût, je suis trop exposé
». Juste ! Je pense « Le bruit court que tu as beaucoup de succès du côté
des femmes », affirmai-je.. Correction. «Elles ont beaucoup plus de succès de
mon côté, que moi j’ai de leur côté ». Nuance-t-il. « Sans prétention, je ne
vais pas voir les femmes, elles viennent vers moi », précise-t-il « Et elles
sont servies ? », demandai-je. Moment de silence. Bingo ! Énorme écho
à mes oreilles. Il l’avoue : « bien sûr qu’elles sont servies, qu’est-ce
que tu croyais ? », lance-t-il. Impassible. La mine sérieuse. Temps mort.
Il sourit. Enfin. Relativement. « Livre dédicacé et chansons dédicacées à
Studio 100.1 », énumère-t-il. « C’est tout ce qu’elles reçoivent »,
termine-t-il, d’un ton sec et affirmatif.
Le
livre en question a pour titre « Au propre comme au figuré ». C’est un recueil
qu’il a publié en 1997. Mille exemplaires tirés. Il était en Terminale chez lesFrères de Saint-Louis de Gonzague. C’est là, d’ailleurs, qu’il a fait toutes se
études classiques, après un bref passage, en 12è, au collège Le Normalien.
Aujourd’hui encore, il lui reste 450 copies de ce texte dans lequel il a mis en
caricatures des expressions françaises. Car il est aussi caricaturiste. Peintre.
Graphiste. Et fait aussi du e-painting. Sorte de coloriage fait sur ordinateur
et imprimé, format digital, sur canevas.
A
chaque admiratrice qui vient le voir, il offre un livre dédicacé et lui dédie,
dans l’après-midi, à Studio 100.1, des morceaux de musique. Voilà comment il
sert ses adoratrices. « Et il n’y a jamais eu de petit bonus pour l’une d’entre
elles ? ». « La seule qui a obtenu de bonus, c’est ma femme, Kerlande »,
indique Stanley avant d’ajouter : « je suis, comme le dit Gage Pierre (prononcé
Gedge) dans sa chanson, l’homme d’une femme ». Pas de raison pour Kerlande d’être
inquiète pour celui qui est devenu, depuis 3 ans, l’une des voix officielles
des pubs de la Unicarte et de nombreuses autres institutions. Avec son statut
de journaliste, il prête aussi sa voix à des réclames. Il parait que ce n’est
pas un péché en Haïti. D’ailleurs, c’est suite à un spot venu enregistré à
Radio Métropole avec son frère Vladimir qu’il a été remarqué par le
patron, Richard Widmaier.
Le micro dans les veines
Pour Stanley, le micro
est un héritage. C’est une question de sang. Frère cadet de Vladimir Figaro, ce
visage …, cette voix…, sur la chaîne 5, Télémax – on s’en souvient – et fils de
Joseph Jean Figaro, présentateur de nouvelles pendant les grands et beaux jours
de la Radio Nationale, dans les années 80. Sur les traces du père et du grand
frère, Stanley s’est payé une place dans la première rangée de la tribune des
meilleurs speakers en Haïti. Les Widmaier, méticuleux et conservateurs,
figurant parmi les pionniers de la radiodiffusion en Haïti, ne font pas de
cadeau. Pour se trouver à la place qu’occupe aujourd’hui Stanley dans leur
radio, il faut le mériter. C’est le talent du jeune loup maigrichon et passionné, qui lui a valu cette place sur la métropole des radios en Haïti. Pour
arriver là, le parcours, vous le ne devinez pas, a été comme « la croisière
s’amuse».
Payé pour s’amuser
«
Je m’amuse dans ce que je fais. Je m’amuse même quand je donne les
nouvelles ; quelles soient mauvaises ou bonnes ». Avant d’arriver là, il a
traîné sa bosse ça et là. De 1997 à 2000,
on le retrouve au quotidien Le Matin (ancienne version) comme caricaturiste.
C’est son premier job. 2000 gourdes par mois (moins que $50 américains), il est
payé. Un bonheur. Lui qui adorait dessiner, il se voit payer pour le faire
maintenant. « J’étais payé pour m’amuser, et jusqu’à présent, c’est la même
chose. Le micro est un amusement pour moi ». 4 fois par semaine, ses dessins
sur l’actualité haïtienne faisaient la une du vieux quotidien centenaire qui a
changé de main depuis 2004. Parallèlement au crayon, il tenait aussi le micro.
En effet, de 1997 à 2001, pour 1500 gourdes par mois (environ $35 américains),
il couvrait 4 heures par semaine de la programmation du 98.5 FM, Radio Ibo : Cadence des îles, une émission de variétés de musiques tropicales
(Compas, Zouk, Salsa…), diffusée tous les dimanches entre 10h et 12h ; et Samedi awoyo, tous les samedis, entre 15h
et17h, avec au menu du hip-hop, RnB, Rap, Raggae. Il laissera Ibo, pour radio
MBC. Là, il passera 6 mois à animer une programmation de variétés musicales,
tous les genres confondus et à donner les résultats de compétions sportives. Pendant
ces 6 mois, il ne sera pas payé pour s’amuser. Mais c’était un choix, nous
confie-t-il. Il laisse le 94.9 FM, la même année. On est en 2001. De cette date
jusqu’à 2004, le petit héritier de Vladimir Figaro, sera orphelin de micro.
Micro de radio. Car dès 2005, on le retrouvera sur le petit écran. Sur la 38.
Canal Bleu. La nouvelle station de Robert Denis et consorts. Ceux-là même qui
ont créé le, jadis, fleuron de la télévision en Haïti : Télémax. RSF
brillera de mille feux à Soleil Tropical, l’émission de musique vidéo de la
chaîne 38. Celle-ci décrochera pendant deux années consécutives, le Ticket d’orde la meilleure émission de vidéo-clip.
Au cours de l’année de
nos 200 ans d’indépendance, il intègre le rang la ligne majeure : Radio
Métropole. Il présentera de 2004 à 2006, l’édition de nouvelle de midi du
samedi, qui précède le très célèbre magazine
de Nancy Rock, Métropolis. Fin 2006, il retourne à son amour d’antan. La
musique. Aux rênes de Studio 100.1. Et depuis 2007, il est au milieu de deux aînés :
Wendell et Daphné pour le Grand Journal du matin de la station de Delmas 52.
Quid de l’architecture ?
« Je n’ai pas vraiment travaillé dans ce
domaine. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai conçu là où j’habite
maintenant à Thomassin. J’ai aussi collaboré dans l’élaboration du plandirecteur du tourisme avec le ministère de Tourisme entre 2007 et 2008 »,
explique RSF. Mais, il dit garder contact avec la pratique de ce métier à
travers de petits chantiers d’amis ou de membres de sa famille.
L’entrepreneur
Stanley est aussi
entrepreneur. Copropriétaire de Graphcity, il détient 17% d’actions dans cette
entreprise qui travaille dans le domaine de l’audio-visuel. Entre 10h et 16h,
on le retrouve à son entreprise où il tient les postes de scénariste et de
graphiste.
La voix de Metro News
Depuis environ 3 mois,
entre 18 et 19h, après studio 100.1, il prête sa voix, à Metro News, l’édition
de nouvelle à l’Euro News, de Télé Métropole, sur la chaîne 52. C’est le dernier stop de la journée. Au
volant de sa Grand Vitara noire, on le retrouve avec toute la famille.
Destination ? Sa maison à Thomassin. Arrivé, il regardera ses séries préférées,
CSI, NCSI sur la 52 ou de la musique sur Tripp TV, chaîne 28. 22h max, c’est
l’heure du dodo. Car demain sera peut-être aussi chargé. Si c’est un dimanche,
c’est le confinement chez soi. Car c’est le jour réservé à la famille et au
repos. Si c’est un samedi, à 16h, toute
la famille est à l’église Sacré-Cœur de Turgeau. C’est la pause religieuse régulière.
Il y prie. Se communie. Et rêve. Une porsche Carrera 911.
Noire. Comme la moitié de sa garde robe.
Des nouvelles actuelles de RSF ? Lisez
cette petite interview réalisée via Facebook.
Gaspard Dorélien : Depuis quand tu ne vis plus au pays?
Robert Stanley Figaro : Cela fait déjà trois ans que
je traîne ma valise à Montréal. Je ne l’ai encore jamais défaite parce qu’Haïti
est toujours dans mes rêves et que mes rêves sont pour Haïti... Le Canada est
une terre d’asile alors qu’Haïti est ma terre d’idylle. Je vis à Montréal avec
la famille. L’ainé compte 7 printemps et le cadet, en compte 4. Deux artistes
dans l’âme qui rêvent de rivaliser avec papa, je ne sais pas pourquoi. Physiquement
je suis entre quatre murs d’un appartement montréalais mais mentalement en
Haïti, quelque part entre Thomassin et Kenscoff, dans un chalet.
GD : As-tu
divorcé d’avec le micro ?
RSF : Je n’ai jamais divorcé d’avec mon micro. Je suis encore homme de radio. Je présente les nouvelles comme je le faisais a Métropole. Je dessers la communauté haïtienne de Montréal sur CPAM, le 1610 AM. C’est une station haïtienne privée, l’un des plus beaux exemples de persévérance dans notre communauté. Comme tu dois le comprendre, le micro ne me manque pas du tout. J’en fais un outil de tous les jours. Je pourrais ne pas toucher à une fourchette un jour mais mon micro, j’en doute fort. J’ai toujours un truc à enregistrer. Ce qui me manque, ce sont mes fans de Métropole, c’est le Studio 100.1, l’émission que j’animais tous les jours entre 5-6...Ce qui me manque c’est la chaleur et le savoir-vivre de mes fans d’Haïti.
RSF : Je n’ai jamais divorcé d’avec mon micro. Je suis encore homme de radio. Je présente les nouvelles comme je le faisais a Métropole. Je dessers la communauté haïtienne de Montréal sur CPAM, le 1610 AM. C’est une station haïtienne privée, l’un des plus beaux exemples de persévérance dans notre communauté. Comme tu dois le comprendre, le micro ne me manque pas du tout. J’en fais un outil de tous les jours. Je pourrais ne pas toucher à une fourchette un jour mais mon micro, j’en doute fort. J’ai toujours un truc à enregistrer. Ce qui me manque, ce sont mes fans de Métropole, c’est le Studio 100.1, l’émission que j’animais tous les jours entre 5-6...Ce qui me manque c’est la chaleur et le savoir-vivre de mes fans d’Haïti.
GD : Pourquoi tu as alors laissé le pays?
RSF : J’ai laissé le pays le temps de déstresser après le tremblement de terre et le séjour s’est rallongé question de jeter quelques bases dans un pays qui accueille bien les artistes.
GD : Il parait
que le Slam c’est ta nouvelle passion
RSF : Le slam est nouveau mais pas la poésie...Ca fait 2 ans que je m’entraine dans ma chambre ou tout autre coin de l’appartement. Là maintenant, je me suis dit que c’est le moment de partager avec les fans.
RSF : Le slam est nouveau mais pas la poésie...Ca fait 2 ans que je m’entraine dans ma chambre ou tout autre coin de l’appartement. Là maintenant, je me suis dit que c’est le moment de partager avec les fans.
GD : Quels sont
tes projets par rapport a cette forme d’expression artistique?
RSF : Le grand projet, c’est la carrière de slammeur ; mais à court terme, c’est la sortie de l’album « Pas de Limite ». Le clip « Bar à liqueur » qui vient de sortir sur Youtube annonce déjà les couleurs même s’il est en noir et blanc. Je compte le distribuer sur les chaines de télévisions haïtiennes sous peu.
RSF : Le grand projet, c’est la carrière de slammeur ; mais à court terme, c’est la sortie de l’album « Pas de Limite ». Le clip « Bar à liqueur » qui vient de sortir sur Youtube annonce déjà les couleurs même s’il est en noir et blanc. Je compte le distribuer sur les chaines de télévisions haïtiennes sous peu.
Appréciez « Bar à liqueur » , le premier vidéoclip de slam de RSF
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