mardi 30 avril 2013

Mathias Pierre: l’obus au but !



Mathias Pierre (Photo: courtoisie Page Facebook de Mathias Pierre)

Maigrichon et menu. L’homme d’affaire de 46 ans ne fait pas ses millions, dirait-on. Il ne faut pas s’y fier. Son physique est un véritable mirage. Rêveur de grands chemins, Mathias Pierre est un obus lancé dans l’entreprenariat en Haïti.


  

Il est ponctuel. Costume gris, chemise de la même couleur, cravate rouge. Aujourd’hui, Mathias Pierre va jouer au cobaye. Une douzaine d’étudiants au Master de Journalisme de l’Université Quisqueya/CFPJ International vont s’essayer à l’interview avec lui. Portrait rapide.

Mathias s’ouvre à toutes les questions. Il n’a « rien à cacher ». Même pas les chiffres. Gama, sa principale entreprise en Technologie de l’Information et de la Communication génère environ 3.5 millions de dollars américains par an. Comme un livre ouvert, l’homme d’affaires va se laisser lire. Sans œillets.

Passé difficile d’un rêveur

Mathias Pierre (Photo: courtoisie Page Facebook de Mathias Pierre)
Dans son enfance, la faim l’a souvent tenaillé. A l’école, Mathias Pierre n’était pas toujours régulier. Par faute d’argent. Mais il a toujours été heureux. Son bonheur, il le vivait dans sa tête. Dans ses rêves. Tous leurs pouvoirs l’ont habité. En 1994, Il décroche sa licence en génie électronique à l’Université d’Étatd’Haïti (UEH). En 1998, il lâche tout. Son job et sa profession d’ingénieur.  Il se veut entrepreneur. Il crée sa propre affaire. Mathias Pierre se lance à la conquête de nouveaux buts. Comme un obus.

Sur la route du succès

Malgré le succès qu’on pourrait lui prêter, Mathias Pierre croit qu’il n’est que sur le chemin de la réussite. Ses exploits, qu’il qualifie de « petits » ne sont pour lui que des autorisations à poursuivre. « Je crois que la réussite est une porte qu’on enfonce », pense-t-il. Des portes, il en a enfoncé. D’une Izusu Trooper en 1996 qu’il poussait pour la faire démarrer, il roule aujourd’hui en Toyota Prado. Dernier modèle. Le père de Néissa et de Laurie  s’est même décomplexé. Il n’a plus peur de ses pairs à la peau claire. EnHaïti, les bourgeois n’ont pas la peau foncée. Mais ses avoirs le place dans cette classe. Pour enregistrer son entreprise à la chambre du commerce, il a du « utiliser » sa femme, Gaëlle, au teint clair. Depuis, tout a changé. De nouvelles barrières ont été renversées. Il a gagné des galons. Vice-président de ce regroupement d’hommes d’affaires, il est devenu, pour ensuite être à la trésorerie. Etant sur la bonne voie maintenant, Mathias Pierre tend la main aux autres.

Mathias le visionnaire



L’entrepreneur est aussi philanthrope.  Il a créé la Fondationêtre Ayisyen. Une institution à vocation éducative qui prône le sauvetage collectif de l’Haïtien par la promotion de l’entreprenariat.  A date, plusieurs centaines de jeunes ont été formés et initiés au monde de la création d’entreprise et de la recherche de l’indépendance financière. Plusieurs d’entre eux ont même pu bénéficier de financement pour leurs projets d’entreprises jugés porteurs et innovants. L’homme d’affaire pérennise sa foi dans la puissance du rêve. Mathias Pierre croit fermement que la création de richesse est une option prometteuse pour la nouvelle génération. Tout en explorant de nouveaux champs d’investissement pour son propre compte, il vend à la jeunesse la promesse d’un lendemain meilleur par l’entreprenariat.

Depuis octobre 2011, Mathias Pierre scrute une nouvelle voie. La construction. La plus viable, selon lui, en raison de la conjoncture du pays. Il crée avec trois autres associés,  KayTech. Une firme spécialisée dans la fabrication de structures métalliques pour un nouveau type d’habitat. Comme un forcené, il croit que l’entreprenariat est la solution. A tout. Même aux maux d’Haïti.


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