J’ai gardé le sourire béat sur plus d’un kilomètre. Il m’a fait sourire. De mon lieu d’Haïtien d’avant 1986 qui a été témoin de ce que manifestation veut dire, je ne pouvais ne pas sourire. Après le sourire est venu le temps de la réflexion. Et j’ai vu dans sa solitude de l’authenticité, de la conviction, de la détermination. Ce matin, sur Montréal Road, à Ottawa, du haut de mes 40 ans et poussières, j’ai vu la plus singulière protestation de ma vie. Un homme seul brandissant une pancarte: “No tax carbon”.
Il ne fait pas dans la surcompensation, contrairement à beaucoup d’entre nous sur les réseaux sociaux, où nous ne montrons que nos succès ou prétendons posséder des qualités que nous n'avons pas, des convictions que nous n'adoptons même pas, une guérison que nous ne connaissons pas, un bien-être que nous n'expérimentons pas. Cet homme doit être conscient que des causes plus médiatisées n’ont pas toujours abouti, mais cela ne l’a pas découragé.
Je suis resté une minute entière à l’observer. Il à commencé à parler, mais avec une forte énergie, à un sexagénaire sur une chaise roulante électrique. Ce dernier a servi d’éponge à ce singulier protestataire.Je me demande s'il a considéré la faible probabilité que son auditeur, étant donné sa situation, puisse se rallier à sa cause. Mais jamais sa main droite qui portait la pancarte n’a été baissée.
Gaspard DORÉLIEN
Ottawa
26.03.24
13:13
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