“Desert rose” ne m’a pas raté ce matin. Je me suis retenu pendant que j’avais une passagère avec moi. Elle est descendue. La voix de Sting est restée. Et là, j’ai mouillé même ma cravate pendant que je traversais cette Ottawa ensoleillée. Mais avant d’arriver au parking sous-terrain du bureau, j’ai laissé Mary J. Bridge prendre la place à mes tympans dans “Family affair”. Je ne peux pas revenir et effacer les souvenirs des 8 précédents 10 avril, celui-ci, je peux décider d’en faire un nouveau qui sera agréable à revivre l’année prochaine. Je me suis heureusement rappelé que je pouvais être stoïque.
Le premier 10 avril, j’étais à Vegas. Il y avait plein de promesses: amour, fidélité, soutien mutuel… C’est là que tout a commencé. Le deuxième à Haïku, à l’Hôtel Royal Oasis, à Pétion-Ville…, un super beau moment… Le quatrième, solitaire, mais satisfait, devant plusieurs Prestige fraîches et des olives vertes épicées à Station 73, à Delmas. Le 6e, sur le sable chaud d'une plage à Las Terrenas, en République Dominicaine... Le 8e dans un sous-sol, à Orléans, au Canada, essayant de récoler des morceaux cassés qui ne pouvaient absolument pas se recoller, ça je ne l’ai réalisé qu’entre le 13 et le 20 juillet 2023.
Le 9e là, je vais envoyer un courriel responsif, je serai facturé pour la réception, la reformulation et le transfert à qui de droit. C’est le premier 10 avril où je me fais une dette pour avoir envoyé un courriel. Mais je comprends et accepte que tout a un prix. Je paierai pour ce courriel pour ne plus être lié aux désormais, funestes souvenirs du 10 avril.
Toujours se focaliser que sur ce que l’on peut contrôler. Et non l'inverse. Quand on réalise cela, on est stoïque.
Gaspard DORÉLIEN
Ottawa
10.04.24
10:24