Lire au minimum 24 livres d’ici le 31 décembre 2023. C’est l’un de mes principaux objectifs pour cette année. Je viens de boucler mon deuxième livre pour ce mois de janvier. C’est un manuscrit. Non publié encore. Le premier que j'ai terminé le 5 janvier est de Virginie Grimaldi, "Il est grand temps de rallumer les étoiles”. Loin d’être un brouillon, les 245 pages que Pierre Négaud Dupénor m’a passées, m’ont permis de voyager dans son idéal d’une humanité lumineuse. “La cougar et l’Empathe”, premier roman pour ce jeune auteur, mais un profond voyage initiatique dans l’humain vrai, libre, bon et prometteur.
“Je ne le terminerai pas si, à mon goût, il ne correspond pas à l’idée d’un bon roman”, ai-je “prétentieusement” argué. C’est la seule garantie que j’avais donnée à Pierre Négaud Dupénor à qui je n’aurais pas prêté des prétentions de “littéraire”, au regard de son statut académique. Quand je l’avais rencontré en 2019, il était doctorant en sciences politiques et étudiant en photographie à Fotomatik Haiti. Sa science, il l’a mise au service de la littérature. Pour son premier roman, “La cougar et l’Empathe”, l’ancien étudiant de la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti, spécialiste en communication et gestion de la connaissance pour une agence des Nations Unies, a accouché une oeuvre empreinte d’une forte humanité. Une élévation de l’idéal humain où l’amour devient un réel concret, vrai et actif.
La formule simple qui préconise que la meilleure façon de comprendre l’autre c’est de se mettre à sa place, n’a jamais, selon ma perspective, été aussi bien illustrée dans un argumentaire. Au milieu de la lecture de ce roman, je me suis même surpris, à maintes reprises, hypnotisé par une sagesse d’une force incommensurable, idéale, mais captivante. J’étais comme suspendu - happé même - aux réflexions d’un vieux sage que nul ne saurait contester. Les concepts de liberté, d’amour pour autrui, d’entraide, d’empathie, de sagesse divine… sont développés et argumentés par des personnages aux paroles claires, convaincantes qui laissent très peu de place au doute. Même méthodique. Ma lecture accuse peut-être un certain biais, parce qu’elle épouse à l’excès certains points de vue de plusieurs personnages de l’histoire.
Elle se déroule entre Nantes, Guérande, Abidjan, Ngozi… Les personnages viennent du berceau de l’humanité, l’Afrique. Les thématiques qui carburent toute la trame du récit sont la spiritualité, la sexualité, la religion, la philosophie et la psychologie. Et bien entendu, tout ceci ramène à l’humain, nerf principal de toute cette cogitation intellectuelle sur fond littéraire.
“La cougar et l’Empathe" est un roman hautement philosophique, élaboré dans une écriture simple, mais non simplette. Il se lit facilement. J’en suis sorti bonifié. L’auteur a certainement voulu vendre la bonté de l’être humain. Il a réussi le pari. Même s’il a excédé à la fin en présentant, de façon expéditive, le bannissement d’une pratique odieuse, mais centenaire en Afrique. À découvrir quand vous aurez le livre en main. Son idéalisme a eu raison de la raison elle-même. Les réflexions magistralement philosophiques sont redevenues littéraires. Tout créateur est un grand rêveur. Pierre Négaud Dupénor ne s’en est pas gêné. Il a rêvé. A imposé son rêve dans les dernières parties de son roman. À vous de l’acheter argent content ou crédit. Je ne me prêche plus. J’en suis un converti.
Je souhaite à tous et à toutes la chance et le bonheur de lire “La Cougar et l’Empathe”. Vous ne serez jamais aussi humains et humaines.
Gaspard DORÉLIEN, MA