jeudi 31 décembre 2020
lundi 28 décembre 2020
samedi 26 décembre 2020
jeudi 24 décembre 2020
mardi 22 décembre 2020
samedi 19 décembre 2020
jeudi 17 décembre 2020
mardi 15 décembre 2020
Fatima en pleine eau!
“I am water”. Ce n’est, certes, pas le genre de musique profonde, exceptionnelle... qui tressaille et qui pourrait vous faire dire que Dieu doit être un musicien/chanteur. Mais elle est loin, très loin d’être ridicule. “I am water” signe une belle nouvelle page dans la carrière de la plus belle chanteuse haïtienne de la présente génération. Ce nouveau morceau est aussi la confirmation de la polyvalence de Fatima qui, même en pleine eau, prend l’anglais par les cornes.
Ce premier essai de Fatima dans la chanson en anglais est un pas qui promet. Selon ma lecture. L’artiste dégage du bon et du beau. La vidéo qui accompagne ce single est une vraie réussite. À tous les niveaux, oserai-je! La mise en scène, la chorégraphie avec les deux danseurs et Fatima avec tout son “sex appeal” ont contribué à accouché un travail que l’on prend plaisir à regarder en boucle sur la chaîne YouTube de la très jolie chanteuse.
Dans la vidéo, c’est une Fatima sexy qui n’hésite pas à s’essayer à des petits déhanchements dignes de danseuses maîtresses de leur corps.
C’est sans hésitation que je vous invite à faire le détoure sur la chaîne YouTube (Fatima Altieri Ofisyèl 🎶) pour une délectation en bonne et due forme de l’artiste qui sans se couler, prend de l’eau.
dimanche 13 décembre 2020
vendredi 11 décembre 2020
mercredi 9 décembre 2020
dimanche 6 décembre 2020
dimanche 29 novembre 2020
jeudi 26 novembre 2020
mardi 24 novembre 2020
Kodenn boure pou #Thanksgiving (Roasted turkey for Thanksgiving)
samedi 21 novembre 2020
vendredi 20 novembre 2020
mardi 17 novembre 2020
dimanche 15 novembre 2020
vendredi 13 novembre 2020
mercredi 11 novembre 2020
Crème à la glace saveur fraise
lundi 9 novembre 2020
mercredi 4 novembre 2020
mardi 3 novembre 2020
dimanche 1 novembre 2020
Ice cream chocolat à la banane fait maison
vendredi 30 octobre 2020
dimanche 25 octobre 2020
vendredi 23 octobre 2020
mercredi 21 octobre 2020
Resèt KASAV sikre Cap-Haïtien
lundi 19 octobre 2020
dimanche 18 octobre 2020
vendredi 16 octobre 2020
mercredi 14 octobre 2020
dimanche 11 octobre 2020
jeudi 8 octobre 2020
mardi 6 octobre 2020
dimanche 4 octobre 2020
vendredi 2 octobre 2020
mardi 29 septembre 2020
lundi 28 septembre 2020
vendredi 25 septembre 2020
mercredi 23 septembre 2020
dimanche 20 septembre 2020
jeudi 17 septembre 2020
samedi 12 septembre 2020
mercredi 9 septembre 2020
lundi 7 septembre 2020
vendredi 4 septembre 2020
Kòman w ka fè pwòp BURGER san w pa al nan #BURGERWEEK
mercredi 2 septembre 2020
lundi 31 août 2020
Kòman w ka fè yon LASAGNE byen fasil
Ce que le tweet de Lubérice veut dire
Si le tweet de l’auteur du “très médiocre pamphlet,” “Ce dont Réginald Boulos est le nom,” se rapporte à l’assassinat, dans la soirée du vendredi 28 août 2020, du Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, le Dr Monferrier Dorval, deux interprétations peuvent s’imposer. Soit, celui qui a menti avoir été professeur d’Université en France (alors qu’il n’a pas encore les compétences pour cela) a un sérieux problème de vocabulaire français, soit son tweet était pour rire de ce crime odieux.
Le samedi 29 août, à 5h27 du matin, à quelques heures du meurtre du premier des avocats de Port-au-Prince, le secrétaire général du conseil des ministres et conseiller politique du président de la République, Monsieur Renald Lubérice, a tweeté “Oups! Quel gâchis!!” Suivi de trois émoticônes qui versent des larmes (😭😭😭). Ce court message de trois mots n’a pas manqué de choquer la “twittosphère haïtienne,” parce que tout le monde a associé ce tweet au regrettable et douloureux assassinat par balles, devant sa maison, de l’éminent avocat et professeur d’université, Monferrier Dorval qui habite le même quartier que le président Jovenel Moïse, à Pélerin 5, non loin du centre de la commune de Pétion-Ville.
La journaliste Nancy Roc a été l’une des premières personnes et l’une des plus virulentes aussi parmi tous ceux-là et toutes celles-là qui ont répondu au tweet de celui qui s’est venté en 2019 avoir contribué fortement à faire élire le plus impopulaire et le plus décrié président d’Haïti d’après 1986, Jovenel Moïse. L’ancienne conceptrice et présentatrice du magazine, Métropolis, sur radio Métropole a ainsi répondu, à 9h24, au plus écouté des conseillers politiques présidentiels: “Monsieur Luberice, on parle ainsi d'un café qui se renverse sur une nappe mais pas de l'assassinat d'un être humain et encore moins d'un bâtonnier de l’ordre des avocats! Vous êtes juste répugnant.”
D’autres réponses au message de M. Lubérice ont porté des tons carrément accusateurs. Soulignons que sur les réseaux sociaux et sur la messagerie instantanée Whatsapp, les opinions accusent directement le pouvoir comme commanditaire du meurtre. Par la légèreté de ses deux mots, M. Lubérice a prêté le flanc à cette accusation porté sur le pouvoir en place.
En vrai, analysons les mots du doctorant en relations internationales. Tout d’abord, peut-on dire que le tweet de M. Lubérice se rapportait au crime commis sur la personne du professeur Monferrier Dorval?
Lubérice tweettait-il sur la mort de Me. Monferrier Dorval?
Trois raisons portent à croire que le tweet du conseiller du président de la République portait sur l’assassinat de Me. Monferrier Dorval.
Première raison: le meurtre du Bâtonnier de Port-au-Prince était, depuis le vendredi 28 août dans la soirée, l’actualité du moment. Tant par le choc et l’émoi que ce dernier avait provoqué dans le monde juridique, universitaire et politique. Tous les médias en ligne en parlait et le fil d’actualité de Facebook et de Tweeter des Haïtiens ne rapportait que cela. Le tweet de Monsieur Lubérice publié très tôt dans la matinée devrait s’y rapporté.
Deuxième raison: même si on reproche au secrétaire général du conseil des ministres d’avoir choisi des mots inappropriés pour témoigner un “semblant de regret” suite à ce crime, il avait ajouté trois emojis qui pleuraient. Entre vendredi soir et jusqu’à ce lundi, sur les réseaux sociaux en Haïti, tout le monde, ou presque tout le monde pleure cette perte.
Troisième raison: M. Lubérice est réputé comme un utilisateur de Tweeter qui ne craint pas de scalper ses détracteurs, opposants politiques… quand on s’attaque à lui. On se rappelle de la saga de tweets qui a déferlé quand le conflit ouvert avec l’important homme d’affaire haïtien et potentiel candidat à la présidence, Réginald Boulos, a défrayé la chronique dans la twittosphère haïtienne en 2018. Si donc, son tweet ne se rapportait pas à la mort de Me Monferrier Dorval, M. Lubérice qui, d’habitude n’a pas peur de répondre aux tweets qui le pointe du doigt, aurait classé ceux et celles-là qui l’accablent déjà de complicité de meurtre et de toutes les injures du monde. Jusqu’à ce lundi 31 août, 5h27 du matin, même son tweet n’a pas été effacé ou aucun autre n’est venu rectifié sa bévue. Celui-ci reste son dernier post sur Tweeter. Même l’ex-épouse du président dictateur décédé en 2014, Jean-Claude Duvalier, Marie Michèle Bénett, l’a conseillé dans une réponse sur tweeter de revenir sur ses propos inappropriés. Celui dont on dit être un intello complexé, n’a rien fait. Il est donc évident, malgré toutes les incriminations et les accusations générées par son message, que le tweet se rapportait à l’actualité de l’heure: l’assassinat du professeur et bâtonnier.
On peut se demander pourquoi les mots du tweet de M. Lubérice ne se prêtaient absolument pas au contexte?
Les sens de l’interjection “oups”
“Oups”, dans la langue française est une interjection. Elle peut avoir trois sens, selon un dictionnaire français consulté.
Sens 1: Marque la surprise chez une personne rencontrant une déconvenue.
Sens 2: Prononcée quand une personne prend conscience d'un oubli, d'une erreur.
Sens 3: Apparaît à l'écrit de façon ironique.
On ne considéra que le troisième sens, puisque M. Lubérice avait employé l’interjection par écrit. Par ce dernier moyen, cette interjection est utilisé quand on veut faire de l’ironie. Est-ce qu’un conseiller politique du président de la République qui porte déjà sur ses épaules les soupçons (selon l’avis de nombre d’internautes) d’avoir commandité l’exécution, la veille, d’un homme d’affaire (Michel Sahieh) avec qui il y aurait un conflit terrien, peut faire de l’ironie sur l’assassinat spectaculaire d’un avocat et professeur connu, qui se trouve être le bâtonnier de Port-au-Prince? Pire, assassinat perpétré dans le quartier qui est supposé être le plus stérile et le plus sécurisé de toute la capitale du pays, parce que, même si décrié, le premier citoyen de la nation y habite.
Sauf si Monsieur Lubérice, qui selon plus d’un souffre d’un grand complexe intellectuel, en voulant écrire de façon peu ordinaire, s’est fourvoyé et a mélangé les pinceaux en employant une interjection ironique pour regretter la mort d’un grand homme que le pays prendra encore beaucoup de temps à remplacer.
Et le groupe de mots qui a suivi “oups”, est-il aussi inapproprié?
Les sens du nom “gâchis”
“Gâchis” est un nom masculin qui peu avoir deux sens, selon un dictionnaire français consulté.
Sens 1: choses abîmées.
Sens 2: Désordre - méli-mélo.
D’aucun conviendrait que l’assassinat (par 4 ou 8 balles selon diverses sources) d’une personnalité aussi importante dans la société, devant chez lui, dans les parages de la résidence du président de la république ne peut-être qualifié de désordre. Un désordre serait des sachets d’ordures jetées devant les portails de la maison du président, mais pas le meurtre d’un voisin important.
Encore le choix porté sur le mot “gâchis” par M. Lubérice pour parler de la perte de ce spécialiste en droit et professeur émérite qui enseigne depuis 27 ans à l’Université en Haïti, est abusif et donc ironique.
Qui fait de l’ironie sur l’assassinat de quelqu’un?
Jusqu’à 5h27, ce lundi 31 août, le tweet de Monsieur Libéruce a engendré 71 commentaires. Tous ont craché sur l’un des plus proches conseillers politiques du président de la République. Ils ont traité le doctorant de meurtrier, de complice de meurtre, l’’ont désigné comme personne à être interrogé sur cet assassinat ou d’autre moins virulents, lui ont fait des leçons de vocabulaires français, alors que d’autres utilisateurs de Tweeter proféraient des injures offensantes et rabaissantes contre l’homme fort du président discrédité.
Le tweet de Monsieur Lubérice n’aide absolument pas le pouvoir et encore moins le président qui, sur les réseaux sociaux en Haïti, est directement pointé du doigt comme commanditaire de cette fusillade. On parle de crime politique ou de crime d’état.
Pourquoi ferait-on de l’ironie sur un meurtre pareil? Plusieurs personnes, souhaitant gardé l’anonymat, ont avancé les explications suivantes:
- “Parce qu’il avait souhaité ou voulu cette mort.”
- “Parce que la personne qui ironise cet assassinat était au courant de tout, et le fait de ne pas avoir dénoncé ce complot avant son exécution fait de Monsieur un complice.”
Ou tout simplement, pensé-je, Monsieur le professeur d’université, doctorant et conseiller du chef de l’État accuse un sérieux déficit de vocabulaire français. Mais, à en juger de la capacité de rédaction de Monsieur Renald Lubérice (les fonds sont peut-être nuls, le pamphlet sur Réginald Boulos en est l’illustration exacte), mais pas une seule faute n’a été décelée dans les 103 pages du pamphlet et la qualité de l’écriture ne laissait nullement à désirer. Fort de ce constat, ne peut-on pas se demander si le tweet de Monsieur Lubérice n’a pas été un fait conscient et minutieusement calculé?
Gaspard Dorélien, Master of Art.
samedi 29 août 2020
vendredi 28 août 2020
Entèvyou ak Mèt Monferrier Dorval sou dosye dechaj la
Mèt Dorval Monferrier yo asasinen devan lakay li, Pélerin 5, yè vandredi swa 28 dawout la te ban m yon entèvyou.
dimanche 23 août 2020
jeudi 20 août 2020
mardi 18 août 2020
samedi 15 août 2020
mercredi 12 août 2020
dimanche 9 août 2020
vendredi 7 août 2020
Blan poulè +chiko+doritos
mardi 4 août 2020
samedi 1 août 2020
La recette STEAK AU POIVRE
Kenbe mèsi nou, "C'est gratuit!" Si w poko yon abone chèn nan, sonje fè sa!
Mèsi!
mercredi 29 juillet 2020
lundi 27 juillet 2020
samedi 25 juillet 2020
Chiken wings - Ailes de poulet (anba fou)
lundi 20 juillet 2020
samedi 18 juillet 2020
mardi 14 juillet 2020
Smoothie avoine+figue banane+mamba+lait...
Découvrez ce délicieux smoothie vitaminé qui peut vous aider à contrôler la prise de poids.
dimanche 12 juillet 2020
jeudi 9 juillet 2020
mardi 7 juillet 2020
dimanche 21 juin 2020
J'ai terminé mon histoire
lundi 18 mai 2020
Discours du 18 mai 2020 de Jovenel Moïse: une insulte à l’intelligence
On oublie, pour commencer, son mauvais ton théâtral et pas du tout convainquant. D’ailleurs ce n’est pas une information. Jovenel Moïse n’a pas le mode d’emploi pour discourir en tant que chef d’État. C’est un fait. Le président haïtien est hyper nul dans cette tâche. Mais plus grave encore, c’était le contenu de ses dires. Ses propos à l’occasion de la célébration des 217 années de la création du drapeau d’Haïti et la fête de l’Université, ont constitué un discours accusateur, prônant la division et truffé d’excuses pour se déresponsabiliser de ses actes manqués et de sa gestion catastrophique du pays… Comme nous tous, ordinaires sujets, son Excellence s’est contentée de se plaindre de tout. Une vraie insulte à l'intelligence collective.
Jovenel Moïse lors de son discours ce 18 mai 2020 |
Analyser un nième discours du Président de la République d’Haïti, Jovenel Moïse, c’est accepter de se répéter. Alors répétons-nous. Comme toutes les autres fois, ça été un exercice manqué. Analyser son discours, c’est aussi accepter de n’avoir qu’une appréciation négative de ce travail. Comme toutes les autres fois, il a été nul. Sans exagérer. En toute objectivité, le premier citoyen de la nation, même trois ans après, ne parvient toujours pas à apprendre la leçon. Il communique mal de par le ton utilisé et de par son gestuel. Jovenel Moïse dans un discours est comme un menuisier se retrouvant, bistouri en main, dans une salle d’opération avec un patient le ventre ouvert. Imaginer le dégât. C’est ce que le président de la République, dans ses prises de paroles, fait. Des dégâts. Et dans celui prononcé le 18 mai 2020, il a poussé encore plus loin les limites du parler pour ne rien dire.
Pire que les autres fois, il s’est dit que tous ceux-là et toutes celles-là qui l’écouteront sont des imbéciles. C’est ce qu’on doit avoir en tête comme a priori pour débiter aussi mal de pareilles sottises. Il était sûrement convaincu que nul ne comprendra son exercice de brassage du vent. Plus que jamais, à travers les propos tenus sur la cour du palais national, avec comme bruits de fond, des paons qui braillaient ou des oies qui cacardaient, Jovenel Moïse a insulté l’intelligence de tout un peuple.
La manière de présenter le discours a été nulle et ennuyeuse. Le ton a été incertain, il a tout fait pour qu'on ne croit rien dans ce qu’il disait. Nul besoin d’être un incrédule pour douter de lui, il a juste été lui-même: un locuteur non-convainquant. Quant au discours, c’est un ramassis d’excuses, de paroles qui le déresponsabilisent de sa fonction de chef d’État. Comme le simple citoyen n’étant revêtu d’aucun pouvoir, il n’a fait que diagnostiquer des maux dont souffrent affreusement le pays. Comme si se proposer comme président et après avoir été élu ne lui conféraient pas le pouvoir de résoudre ou même de commencer à solutionner ces problèmes, car beaucoup sont endémiques et ne sauraient être déjà complètement résolus en trois ans. Le président de la République a adopté, pour la énième fois la posture d’un citoyen ordinaire qui se plaint de tout ce qui manque à ce pays pour en faire un endroit où on ne fait que survivre.
Tout haïtien a soupé des rappels du contexte historique de la création du drapeau. À force de le rappeler chaque année dans ses prises de paroles, Jovenel Moïse a rendu fanés ces exploits d’armes du passé et le dépassement de soi dont ont fait montre, les créateurs de la nation haïtienne. En trainant la tonalité de sa voix qui frisait la pitié, il a, comme toutes les autres fois, rappelé un exploit qu’aucun responsable contemporain du pays n’a réussi à faire. Il a tout fait pour qu’on zappe le discours et aller chercher mieux à regarder et à écouter sur Internet.
Il n’a pas tardé, dans le discours marron qui caractérise le mauvais Haïtien, pour signifier au peuple qu’il a toujours eu des ennemis tapis dans l’ombre qui empêchent au pays d’avancer. Des ennemis qui, a-t-il dit, complotent pour garder Haïti dans la marre du non-développement. Ces sangs-sus, dénonce-t-il, gardent pour eux seuls les maigres mamelles de la République. Il dit les connaitre. Mais se demande-t-on, qu’est-ce qui empêche au chef de l’État de mettre hors d’état de nuire, des ennemis du pays qui ourdissent pour faire couler la barque de la nation, qui volent et qui pillent le pays le plus pauvre et le plus appauvri de l’hémisphère? La fonction du président de la République comme le prescrit la constitution n’est-elle pas de s’assurer le bon fonctionnement des institutions et donc l’avancement du pays? Un président qui ne fait que constater, comme le commun des mortels haïtiens, le dépérissement de cette nation vieille de 216 ans, est-il digne de se faire encore appeler et de s’appeler chef de l’État? Qu’est-ce que le pays gagne à avoir à sa tête un responsable, grassement soigné, qui ne peut même pas arrêter des ennemis de toujours qui sont sur le territoire national et qui mettent des bâtons dans les roues, déjà chauves, de l’État? Il regrette, comme nous tous, la présence de ces loups qui empêchent au peuple d’avoir l’électricité et les routes. Pourquoi avoir un responsable, s’il ne remplit pas sa fonction? Quelle est l’économie de la chose d’avoir un président qui ne fait que rapporter ce que tout le monde sait déjà. Il n’y a pas d’électricité. On ne le sait que trop bien. Il manque des routes, environ 4,000 kilomètres, a-t-il précisé, qui circule à travers le pays et qui n’est pas au courant qu’il nous manque des routes?
Jovenel Moïse a-t-il redéfini la fonction de président de la République? Consiste-t-elle désormais à dénoncer qu’un petit groupe empêche à tout projet de développement d’être exécuté pour le bien-être de tous? Être président en Haïti consiste-t-il à n'être qu’un dénonciateur impuissant?
Il a rappelé dans son discours les piliers de son projet de développement axé sur la santé, les infrastructures, etc. Qu’est-ce qui a donc empêché le chef de l’État d’augmenter la capacité de l’Université d’État d’Haïti à former plus de médecins? Qu’est-ce qui l’a empêché de mieux traiter ceux qui servent déjà le pays en leur offrant un meilleur salaire et en les payant à temps? Qu’est-ce qui a empêché le président de s’assurer que la finalisation de la construction de l’Hôpital Simbi Continental à Fontamara, prévue pour 2015, ait au moins pû se faire pendant les trois ans passés à la tête du pays? Combien d’hôpitaux dignes de ce nom ont été construits pendant son mandat? Quels étaient donc les fondements de ce plan de santé? Les ennemis de la République clairement identifiés par le chef de l’État sont aussi responsables de ces devoirs non réalisés? Ce sont ces mêmes oligarques qui font qu’aujourd’hui on ne peut même pas offrir à une femme enceinte un espace décent et sécuritaire pour accoucher?
Pourquoi avoir un président qui s’avoue impuissant face à des groupes qui n’ont pas reçu de mandat du peuple pour conjurer ses maux?
Si le président connait ces gens qui surfacturent des services à l’État et qui font en plus de l’évasion fiscale, pourquoi il ne les fait pas arrêter et juger?
Dans son discours de ce 18 mai 2020, le président s’est aussi présenté comme une victime de ces groupes de possédants identifiés et de ces politiciens véreux qui veulent le pouvoir sans passer par la voie des urnes. Selon lui, ces strates de la société veulent le présenter comme étant l’ennemi du peuple. Il s’est défendu de ne pas être cet ennemi, car lui, il a travaillé pour les habitants de Jérémie à qui il a donné un aérogare et des routes pour les sortir de la poussière. Il n’a pas manqué de rappeler qu’il avait et qu’il a encore des projets pour le pays. Bien entendu, il ne peut toujours pas les mettre à exécution à cause de l’instabilité politique. Il faut croire qu’assurer la stabilité politique du pays ne relève pas de ses fonctions. Il n’est pas garant de la bonne marche du pays. Ne vivait-il pas dans le pays avant de se présenter comme président de la République? Ne connaissait-il pas les problèmes du pays? Ne savait-il pas d’avance qu’il fallait avoir des couilles solides et des projets assurés pour pouvoir donner un minimum de résultats?
Il est trop facile de venir se plaindre aujourd’hui que ses échecs sont de la faute des autres? Il ne fallait pas seulement voir les avantages qu’offre le pouvoir en Haïti. Il fallait aussi prendre avec tous ces privilèges, la lourde tâche d’améliorer les conditions de vie d’un peuple qui a connu la dictature et des inconscients comme responsables. Quels sont donc les résultats des trois ans de Jovenel Moïse au pouvoir?
Le peuple est appelé en renfort pour combattre des ennemis que lui il connait, mais qu’il ne dit pas. Il demande aux Haïtiens d’identifier leurs ennemis alors qu’il serait plus simple de les nommer, puisqu’il dit les connaitre. Il est tellement facile de pointer du doigt des fautifs invisibles. C’est la formule préférée des incapables et des incompétents, dit-on.
Il a aussi renforcé la maladroite conception du rôle du député qui dans la croyance populaire doit être plus un maire, un agent de développement, un exécutant de petits projets qu’un législateur, qu’un contrôleur de l’exécutif. Il a envoyé des fleurs pour des députés qui travaillent pour construire des routes. Il n’arrête pas d’étonner avec ses bêtises, ce cher président qui doit toujours se rappeler et rappeler à tous que le chef de l’État c’est lui. Mais tout s’arrête là. Il n’est pas obligé de donner satisfaction aux besoins les plus élémentaires de la nation. À manger par exemple. Ah c’est vrai, ça il l’avait promis. Mettre à manger dans l’assiette vide du peuple. Et aussi de l’argent dans sa poche trouée.
Les ressources de l’État sont certes très limitées en plus d’être mal réparties, mais il est honteux que le président se donne un satisfecit pour avoir décidé, ce sont ses propres mots, de donner à un million cinq cent mille familles, 3,000 gourdes. Quand on sait que déjà avant la pandémie de la Covid-19 qui fait de grands torts à l’économie mondiale, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait déjà annoncé que 4 millions d’Haïtiens seraient dans la famine extrême en mars, on est en droit de se demander comment cette manne de Jovenel Moïse, qui sera donnée une seule fois, va aider à combattre la faim avec une inflation dépassant les 20%?
En quoi un geste pareil constitue-t-elle une action d’éclat par rapport au nombre de personnes qui seront touchées par ce dérisoire montant pour que le chef de l’État le mette en avant pour dire qu’il travaille pour ce peuple? C’est franchement prendre les petits enfants de Dessalines pour des pintades sauvages!
Il a terminé son intervention en relatant des efforts entrepris par l’État pour lutter contre la pandémie du Coronavirus dont la propagation a connu des proportions importantes ces deux dernières semaines, quand on considère le nombre de cas confirmés qui a été publié.
Il a aussi souhaité une joyeuse fête à l’Université d’État d’Haïti, dont le 18 mai ramène aussi l’anniversaire. Mais devrions-nous aussi rappeler que le président qui s’octroie la paternité de la moindre action positive de l’État, n’a rien fait pour l’UEH? La majorité des 11 entités de l’Université publique qui ont été ravagées par le séisme du 12 janvier 2010 ne voient toujours pas l’ombre de reconstruction de leurs locaux.
Dans les dernières parties de ce discours qui a duré 50 mauvaises et douloureuses minutes et 39 amères secondes, il a eu un ton plus ferme. Mais c’était pour continuer ses paroles de division entre possédants et pauvres; pour s’excuser du fait de ses actions ratées et pour avouer sa honteuse impuissance à mettre de l’ordre dans le désordre qu’il constate. Une fois de plus, le chef de l’État a tenu un discours creux, émaillé de “ce n’est pas de ma faute mais c’est la faute aux autres si après trois ans et trois mois au pouvoir, aucune de mes promesses n’a atterri.” Il a été aussi pitoyable que l’incompétence dont lui et son équipe de Tèt Kale ont fait montre depuis son accession au pouvoir. Les faits sont incontestables. Les Haïtiens sont devenus plus pauvres qu’en 2017. L’inflation n’a jamais été aussi haute. Il n’a jamais fallu autant de gourdes pour acheter un dollar (106.50). L’insécurité n’a jamais fait autant peur. Le pays n’avait jamais connu autant de zones de non-droit. Et jamais un président de la République n’a été autant traité de menteur et jamais un chef d’État n’a autant inspiré si peu de confiance. Comme toutes les autres fois, c’est un discoureur nul qu’on a connu le 18 mai 2020 et ce sont des propos vides de contenu qui ont été tenus. Mais encore plus que les dernières fois, ce discours a été un véritable gifle à l’intelligence.