mardi 3 septembre 2019

“Encore un soir”, une ode au temps qui s’égoutte et disparaît


Le temps peut être si volatile. Et il peut être tellement lent aussi qu’on arrive des fois à s’oublier dans ses bras. Le temps peut être tellement disparate avec ses secondes de bonheur et de joie. “Encore un soir”, de Céline Dion est la plus belle chanson sur le temps qui s’égoutte et disparait.


Céline Dion
On ne le rattrape jamais. Même s’il est la seule chose qui est incontestablement nôtre. Le temps est aussi et malheureusement cette marge impersonelle et insaisissable de notre vie. 

Le temps est aussi ces souvenirs, ces acquis qui veulent disparaître dans le vide et laisser cette absence qui veut tout et prend tout de nous.

Il s’égoutte avec des promesses d’éternité  pour se perdre sans mesure dans la fugacité d’un regard, dans le tremblement d’un sourire qui ne crache pas le tout. Il ne nous fait jamais l’adieu attendu. Il disparaît. Sans faveur. Sans cœur. Il se tait quand de lui on attend tous les non-dits des amours aveugles. 

Le temps n’est pas ce cortège d’espoirs qui envahissent les rêves que l’on dessine, les yeux endormis, sur les murs transparents de l’aurore. Le temps est plutôt cette pleure amère qui ne se laisse pas voir.

Le temps n’a pas la grâce de nous renvoyer les attentes qu’on dépose dans le miroir de nos bonheurs. C’est un rien. Un tout qui ne se laisse pas enfermer entre deux pétales de fleurs.

Le temps c’est cet hier ingrat, cet aujourd’hui minable et ce lendemain tellement incertain. Le temps c’est une vie qui compte les secondes et les heures qui ne se taisent jamais. Le temps est sourd quand il braille nos erreurs aux quatre vents. 

Le temps ne se repose que dans les demi teintes des yeux qui se muent pour ne pas disparaître. C’est une larme qui brûle la joue pour éviter la froideur de l’indifférence de la terre aride. Tôt ou tard, ça lui importe peu. Le temps est maître de tous les projets qui naissent même en dehors du cocon du cœur. 


Je parlerai peu de la chanson qui dans une lenteur sourde me noie dans sa tendresse. Je ne dirai rien de la voix mélancolique de Céline qui me berce dans un bonheur qui trace sa route avec le retard de l’orgasme qui doit assaillir mon esprit. C’est une ode au temps que l’on n’a pa réussi à saisir ainsi que béatitude qui vient avec. On oublie trop vite les grains de joie qui nous ont donné ce jardin d’amour que l’on arrose avec des pleures de regret. 
C’est une chanson qui ne s’explique pas. Mais qui se laisse écouter dans la tendre nuit comme dans le jour qui aveugle et qui tue.
C’est une chanson dans laquelle on se perd et se retrouve pour tout vivre et tout perdre. Cette chanson est comme le temps. Impersonnel et insaisissable.

Gaspard Dorélien

04-09-19

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