Je ne sais pas quoi en dire. Je suis tiraillé entre reconnaître que c’est une excellente série et une aversion pour ceux qui sont derrière cette réalisation où la mort se commande comme un gâteau à la vanille : douce et agréable.
J’ai même eu envie d’essayer cette mort douce au “Pentobarbital”. Au départ, j’ai cru que ce nom de sérum de la mort était une création spéciale pour la série. J’ai hésité à le googler. Mais c’était tellement récurrent que j’ai fini par le faire. Le grand choc : le Pentobarbital existe. Et, comme dans la série, il aide à mourir de la façon la plus douce. On tombe dans le sommeil, et s’il existe effectivement un au-delà, on se réveillera tranquillement, sans heurt et sans douleur de l’autre côté.
Dans cette série “Dre Mary : mort sur ordonnance”, qui compte trois saisons, chacune composée de six épisodes, sortie en 2017 et disponible sur Netflix depuis le début de cette année, une docteure, aidée d’un chirurgien esthétique ayant perdu sa licence de praticien, “aide”, pour 10 000 dollars, des malades en phase terminale à bénéficier du luxe de mourir sans souffrir. La règle d’or de cette paire d’anges de la mort, c’est que la commande doit venir de la personne concernée et qu’un diagnostic médical ait condamné l’intéressé(e).
La docteure Mary Harris défend des arguments avec ferveur tout au long de la série, affirmant que la vie appartient à celui ou à celle qui la vit et qu’il ou elle devrait pouvoir décider quand la laisser partir. Cela permet d’éviter les douleurs qui précèdent une mort certaine, laquelle l’attend au bout du tunnel. C’est un véritable plaidoyer pour le courant de l’aide à mourir. Ce sujet m’a presque accueilli au Canada à mon arrivée sur cette terre d'accueil à la fin de 2022. Presque tous les jours, la seule station de radio que j’écoutais, Radio Canada, en parlait. Et justement, la série se déroule au Canada. J’y ai reconnu les plaques d’immatriculation de l’Ontario, la neige, les rivières et lacs gelés, et la ville de Montréal est mentionnée non pas comme une ville étrangère, mais comme une région du même et vaste territoire. Pour ne pas vous “spoiler”, j’éviterai d’en dire plus. Néanmoins, l’histoire m’a captivé depuis qu’elle m’a été recommandée par la seule personne avec qui je partage mon compte Netflix.
Le jeu des acteurs est très bon. L’histoire est cohérente. Les plans, la musique, les costumes, les accroches, les obstacles imposés aux protagonistes… tout a été habilement ficelé.
Le seul hic, c’est la mort que vous allez devoir digérer comme un gâteau à la vanille. C’est si bien présenté que l’envie d’essayer pourrait vous titiller l’esprit. Âmes aux penchants suicidaires, s’abstenir, s'il vous plaît.
12.02.25
2 h 40 AM