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vendredi 23 février 2024

L’équilibre marocain, ce midi

 Ce vendredi, j'ai visité le Maroc tout en restant à Ottawa. C'est l'avantage d'habiter dans une ville cosmopolite : on peut parcourir le monde sans se déplacer. À "Casablanca", un petit restaurant situé dans le marché d'Ottawa, en plein centre-ville, j'ai découvert toute la richesse de la cuisine marocaine. Petit récit.


Ma collègue et moi avions décidé de laisser le hasard choisir notre découverte culinaire du midi. Arrivés à la rue ByWard, non loin de la Librairie du Soleil (mon nouvel endroit préféré à Ottawa), j'ai d'abord proposé des sushis. Mais ce n'était pas de son goût, n'ayant jamais essayé et ne souhaitant pas le faire aujourd'hui. J'hésitais alors entre un restaurant libanais et un autre spécialisé en “noodles”.

Le nom “Le Casablanca”, jouxtant l'entrée du marché, a attiré mon attention. Faisant confiance à mon intuition pour dénicher de bons restaurants dans la capitale fédérale, ma collègue m'a suivi sans hésiter. Nous ne savions pas encore que nous étions partis pour un inoubliable voyage culinaire au Maroc, dans l'authentique cuisine du pays d'origine de l'excellent comédien Rachid Badouri.

Bien que différent du cadre chic et luxueux 1 Elgin du CNA, le décor du restaurant m'a plu. La nourriture, déjà prête, était soigneusement exposée dans une vitrine. Le choix était difficile tant les plats semblaient appétissants. L'hôtesse nous a proposé un combo pour deux, incluant toutes les viandes et accompagnements.

L'agneau était tendre, épicé avec modération. Le riz, teinté au safran, était satisfaisant. J'ai mangé les deux saucisses seul, ma collègue ayant choisi de les éviter. Mais elle ne savait pas ce qu'elle manquait. Elles étaient délicieuses. Le couscous et la pomme de terre rôtie étaient agréables, tandis que la carotte, le chou, le chou-fleur et les pois chiches complétaient ce généreux plat qui nous a pleinement rassasiés.

Nous avons conclu ce repas gargantuesque avec du thé marocain : de la menthe fraîche infusée, sucrée au sirop de miel à ma demande, servie dans des petits verres transparents. On nous a donné toute la théière, permettant à chacun de nous de savourer plusieurs verres de cette délicieuse boisson chaude.

Les deux clients à la table d'en face sont partis, et un fin bâtonnet parfumé a été placé sur leur table. L'odeur me rappelait celle de l'encens, mais moins forte et moins agressive pour l'odorat. N'ayant jamais visité le Maroc, j'imagine que l'ambiance dans un restaurant typique là-bas ne doit pas être très différente, surtout avec une radio diffusant en continu une conversation dans une langue étrangère. J'ai demandé à notre serveuse souriante de confirmer : c'était bien une radio marocaine, et la langue que j'entendais était le “Darija”. Elle m'a épelé DAGRIA, un détail qui a piqué ma curiosité de francophone, me demandant comment DAGRIA pouvait se prononcer DARIJA. L'ethnocentrisme, quand tu nous tiens !

Ma collègue m'a couvert de remerciements, estimant avoir exceptionnellement bien mangé et de manière équilibrée. Quant à moi, j'ai trouvé la cuisine particulièrement bien équilibrée : les épices, bien que nombreuses, n'étaient pas agressives et respectaient les saveurs originales des aliments. C'était un mélange pétillant, doux et varié.

Ce fut un vrai bonheur de visiter le Maroc ce vendredi. La rue ByWard est un véritable trésor de restaurants. Notre prochaine aventure culinaire nous mènera quelque part en Orient, mais je n'en dis pas plus. En attendant, le Casablanca à Ottawa vient d'ajouter une raison de plus de visiter un pays où j'airai pour manger. Rien que pour manger!

Gaspard DORÉLIEN, MA

Ottawa,
23.02.24
13:13

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