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dimanche 2 juin 2019

La plus belle chanson de tous les temps


Quelle magnifique chanson! C’est du bonheur pur que de s’en laisser imprégner. Et pour les oreilles et pour l’être tout entier, cette mélodie est une cure efficace contre la morosité de la vie. Elle transcende l’âme. Et pourtant, elle ne dure que deux minutes. Cette musique concentre en elle seule toute l’excellence de la nature. “What a wonderful world”, sans conteste, est la plus magnifique chanson de tous les temps.


Louis Armstrong en concert à Paris en juin 1965.Photo - Getty Images / AFP
“Quand la vie te donne des citrons, fais-en une limonade”. Et c’est ce qu’à fait le roi du jazz. Une excroissance des cordes vocales de Louis Amstrong lui a conféré cette voix rauque. Mais combien unique. Elle serait reconnaissable parmi mille. Et la particularité de sa voix enrouée, grave et excessivement masculine a trop bien épousé les paroles de cette chanson écrite par Bob Thiele et Georges David Weiss. Enregistrée pour la première fois en 1967, elle a été plusieurs fois reprise. Mais l’interprétation d’Amstrong demeure l’action qui fait de cette chanson, la plus belle du monde. Tous les temps compris.

Ce sont des paroles simples. Des réalités côtoyées au quotidien que les compositeurs ont mis en lumière et que la voix de Louis Amstrong a contribué à éblouir davantage. À la première personne, le chanteur parle de choses sur lesquelles, peut-être le train-train journalier nous empêche de poser comme il faut, nos regards contemplatifs.
I see trees of green          J'aperçois des arbres verts
Red roses too                   Des roses rouges également
I see them bloom             Je les vois s'épanouir
For me and you                Pour toi et moi
And I think to myself         Et je me dis tout bas
What a wonderful world   Quel monde merveilleux

C’est un texte, outre mesure, optimiste. Positif. Des mots qui nous épargne le calcul des significations affreusement compliquées. Des paroles qui nous font prendre conscience du merveilleux qui habite la simplicité des petites choses. La brillance des couleurs que nos yeux ont oublié d’embrasser et d’aimer. La chanson est une ode aux merveilles de la nature. Des merveilles qui colonisent la planète entière. Elles ne sont pas uniquement dans des espaces exceptionnels qui renferment des prodiges singuliers. Du merveilleux partout. De l’extraordinaire tiré dans l’ordinaire et qui fait reconnaitre au narrateur combien est merveilleux le monde qu’on habite.
I see skies of blue          Je vois des cieux bleus
And clouds of white       Et de blancs nuages
The bright blessed day    L'éclatant jour béni
The dark sacred night      La sombre nuit sacrée
And I think to myself        Et je me dis tout bas
What a wonderful world   Quel monde merveilleux

La chanson prend en référence la nature. Mais toujours dans ses représentations les plus simples. Il transfère la beauté de l’arc-en-ciel dans le visage des humains. Ces derniers sont présentés sous leur jour flatteur, célébré dans un amour réciproque.
The colors of the rainbow                Les couleurs de l'arc-en-ciel
So pretty in the sky                          Si jolies dans le ciel
Are also on the faces                       Sont aussi sur les visages
Of people going by                          Des passants
I see friends shaking hands             Je vois des amis se serrer la main
Saying « How do you do ? »            Se dire « comment vas-tu »
They're really saying « I love you »   En réalité ils se disent « je t'aime »

La transition de la beauté de la nature vers l’homme bon et aimant est définitif. Le narrateur reste dans l’humain. Il nous parle de l’avenir. Il le voit grandir et il est certain que cet avenir apprendra bien plus, beaucoup plus qu’il n’a jamais su. Et il se dit, pour ça, que le monde est merveilleux.

“What a wonderful world” n’est pas seulement un texte qui prouve que la profondeur peut se retrouver dans les faits simples. Mais c’est aussi une chanson magistralement interprété par un roi. Celui qui a fait de la musique folklorique des rues pauvres de la nouvelle Orléans un genre musical noble qui traduit tout le génie de ces hommes et femmes d’origine africaine. C’est en effet Louis Amstrong qui a structuré le jazz pour le faire sortir des sentiers battus dominés par une improvisation constante des pratiquants. Ce n’est pas pour rien qu’il est incontestablement le roi du jazz. 

On retrouve le phrasé de sa trompette, l’instrument qu’il a su jouer comme personne, dans sa voix. Quand Louis Amstrong chante, c’est une extension de sa trompète qui se matérialise dans son organe vocal. D’ailleurs quand il a laissé l’instrument au profit de la chanson, le son n’a semblé manqué à personne. Sa voix a valablement volé la vedette à sa trompette.

“What a wonderful world” est l’harmonie exacte entre des paroles, une mélodie et une voix singulière. Ce mariage a gracié le monde de la plus belle chanson de tous les temps. Écoutez-la, et voyez combien est merveilleux le monde!
Quatre petits couplets ont suffi pour présenter dans des faits simples de la nature toute la beauté du monde. Des couleurs sur lesquelles tous les regards se promènent parce qu’elles sont des tableaux de notre quotidien. Ils nous relatent cette humanité qui s’aime et qui se l’exprime. Un monde merveilleux qui a un avenir qu’il voit grandir et qui  définitivement aura des connaissances plus que le présent n’en a jamais eu.





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