Shassy en une de Le Nouvelliste : question de choix !

 

Je ne voudrais pas être moraliste. Mais je ne veux pas être non plus complice de la dictature de la déchéance qui se veut être désormais caractéristique de notre société. "Il faut de tout pour détruire le monde".  Shassy, en une de Le Nouvelliste, pour s’être masturbée devant une caméra, est un choix ! De quel ordre ? Le doyen de la presse haïtienne doit se le demander lui-même !

On peut choisir de poser des actions pour aider son pays, sa communauté... à faire des bonds dans la direction du progrès. On peut choisir de créer, d'innover, de donner des ailes au beau, au vrai, à l'authentique, aux résultats du travail bien accompli... On peut aussi choisir de remuer le laid, l'absurde, la facilité, la vulgarité, l'immoralité, la perversité... pour creuser davantage les fossés de nos irréversibles déroutes.  La chanson « M ap tchat » de Shassy, qu’un vide dans le sphère musical haïtien, a permis de devenir populaire, apporte quel plus pour mériter autant de révérence de la part de certains médias ?

Tellement de héroïnes dans l’hombre…

Une personne qui croyait faire du tort  à la jeune fille de 20 ans, a rendu publique une vidéo dans laquelle elle se donne du plaisir. Solo. Sujet affriolant pour un magazine people. Mais à mériter la une du seul quotidien d’Haïti et la superbe plume du rédacteur en chef du journal, c’est à ne rien comprendre. Tellement de modèles qui attendent la lumière de ce journal… tellement de héros et de héroïnes de notre quotidien empreint du « réel merveilleux » qui tapissent dans l’inconnu et qui méritent la récompense d’un article, d’un excellent rédacteur…  Tellement de véritables talents que des producteurs attendent de découvrir… L'auteur de l'article "Shassy, it girl, chanteuse, vedette d'un sextape", Frantz Duval, a la bonne plume pour cela.

Frantz Duval, le rédacteur aux plumes d’or

En termes de qualité d’écriture, Frantz Duval est le meilleur exemple connu dans la presse haïtienne. Selon moi. Mon avis n’est point source de vérité absolue, mais si vous êtes friands de bonne plume, vous partagerez ma position, si vous lisez un seul de ses bons coups. Rien qu’un seul. La plupart de ses éditos sont des perles. Il est majeur. Et compte des centaines de milliers de kilomètres d’expériences dans le journalisme. Je ne saurais prétendre apostropher un choix journalistique de sa part. Mais consacrer autant de caractères et une place en Une du journal à l’histoire d’une pseudo artiste dont la création peine à se soulever de quelques millimètres du sol,  est un acte incompréhensible ; et souffrez, monsieur Duval que j’utilise ce terme, « un non-sens regrettable ».

Je n’ai pu me résoudre à ronger ma frustration dans le seul silence sourd de mon clavier en constatant ce cadeau immérité fait à quelqu’un - admettons-le - dont le paysage musical pourrait bien s’en passer. Sans regret.

On peut aussi choisir à 20 ans de passer plus de temps sur les bancs de l’école, surtout quand on a les moyens de le faire. En Haïti, c’est encore un privilège. Ou bien on peut choisir d’être vecteur d’éléments gratuits qui ne rendent aucun service à son pays. La musique facile et la langue grivoise de Shassy (que j’ai découverte cet été dans les colonnes de Ticket magazine) fait parti de ces choix  qu’on ne peut pas applaudir. Qui ne mérite aucune publicité. Le mieux, ce serait le silence complet sur ses activités dénuées de tout cachet artistique. Mais c’est un choix. Qu’on doit respecter. Mais pas vénérer. C’est mon opinion. Dire non à la facilité est un choix. Faire le contraire en est aussi un. Toujours une question de choix. La prochaine qui se fera filmer avec un bâton de « salami » dans son vagin occupera-t-elle la Une d’un journal pendant une semaine ?

Appréciez l'une des créations qui a valu à Shassy le titre de chanteuse:

 

GaspardDorélien